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Timor-Leste : exploiter la recherche et l’innovation (R&I) avec la mise en place d’un dépôt numérique national et d’un cadre politique spécifique de STI

Grâce à un service du mécanisme de soutien aux politiques de R&I de l’OEACP au Timor Leste, deux études de faisabilité ont été préparées, marquant une étape importante vers la création d’une économie fondée sur l’innovation et la connaissance.

Organisé virtuellement le 24 mai 2022, l’événement de clôture du service du mécanisme de soutien aux politiques (MSP) de R&I de l’OEACP au Timor Leste a été suivi par une trentaine d’acteurs nationaux et internationaux clés, représentant divers ministères (ministère de l’Enseignement supérieur, des Sciences et de la Culture, ministère des Affaires étrangères et de la Coopération et ministère du Tourisme, du Commerce et des Industries) et institutions du Timor-Leste, le Secrétariat de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP), le Secrétariat du Forum des îles du Pacifique et l’Union européenne.

L’objectif principal du service MSP au Timor Leste, demandé par l’Institut national de la science et de la technologie (Instituto Nacional de Ciência e Tecnologia -INCT), était de réaliser deux études de faisabilité pour l’élaboration d’un cadre politique de science, technologie et innovation (STI) et la mise en place d’un dépôt numérique national (en tant qu’élément essentiel du cadre politique de STI).

Présidé par le Dr Dionisio Soares Babo, un panel de quatre experts de haut niveau a travaillé sur ce service MSP entre octobre 2021 et mai 2022. Ce panel a mené une recherche documentaire, complétée par une série d’entretiens avec les principales parties prenantes nationales (plus de 30 institutions ont été impliquées), en étroite collaboration avec l’équipe nationale et l’équipe MSP.

Les études de faisabilité font partie d’un rapport final qui a été présenté lors de cet événement final.

Dans son discours, M. Jose Cornelio Guterres, président exécutif de l’INCT, a rappelé qu’un budget a déjà été alloué en 2023 pour la création et la mise en œuvre du dépôt numérique national, et il a exprimé sa volonté de “continuer à étendre le réseau de coopération avec d’autres parties prenantes et organisations nationales, régionales et internationales“.

Le Dr Norbert Richard Ibrahim, secrétaire général adjoint du Secrétariat de l’OEACP, a souligné quant à lui que “ce dépôt sera une passerelle vers le savoir international, il facilitera et stimulera l’absorption du savoir national et international au sein du Timor Leste.” Reconnaissant par ailleurs le potentiel révolutionnaire de la ” science ouverte ” pour réduire les fractures numériques, technologiques et de connaissances, il a également annoncé qu’un atelier régional sur ce sujet sera organisé en juin 2022, en collaboration avec le secrétariat du Forum des îles du Pacifique et l’INCT.

L’ambassadeur Andrew Jacobs, chef de la délégation de l’Union européenne au Timor-Leste, a évoqué le début d'”une nouvelle ère où les technologies numériques vont de plus en plus fusionner avec le monde physique et devenir un outil important pour le développement durable. (…) Mais il y a encore beaucoup à faire pour mettre la technologie au service des gens. (…) Par le biais de notre nouveau programme de coopération bilatérale, nous examinons comment promouvoir au mieux la poursuite de la numérisation et les technologies de données, tout en veillant tout particulièrement à combler le fossé numérique entre les sexes.”

Mme Melina Nawdra, directrice par intérim de la politique du Secrétariat du Forum des îles du Pacifique, a également souligné la nécessité de “veiller à ce que les écarts et l’inclusion en matière de genre et de société soient pris en compte et inclus dans toutes les phases de mise en œuvre et de suivi, et que les connaissances traditionnelles soient protégées tout au long de ce processus“.

Maria Filomena Lay, directrice générale du ministère de l’Enseignement supérieur, des Sciences et de la Culture (MESCC), a conclu l’événement final en rappelant l’importance d’une politique de STI pour renforcer le système de R&I du pays.

Voici quelques-uns des principaux points saillants de ce rapport final :

– pour la mise en place d’un cadre politique spécifique de STI : une sélection de 4 piliers sur lesquels il doit s’appuyer (1) des actions concernant la politique de STI et formulation de programmes ; 2) un dépôt numérique national, 3) une infrastructure électronique/cloud soutenue par le dépôt numérique national et 4) une infrastructure physique scientifique), et enfin des conseils sur la manière de renforcer la coopération entre le gouvernement, les établissements d’enseignement supérieur (EES), l’industrie et la société civile, notamment en faisant des partenariats un thème prioritaire et en intégrant la science ouverte dans toutes les actions concernant la politique de STI.

– pour la mise en place d’un dépôt numérique national (DNR) : une description de la manière de gérer et d’accéder aux résultats de la recherche scientifique numérique – à partir des institutions de recherche nationales et en se connectant à d’autres dépôts numériques internationaux. Et des conseils pour suivre une approche de “produit minimal viable” qui commence avec des fonctionnalités limitées, mais qui est extensible à la fois en termes de contenu, de fonctionnalité et de nombre d’utilisateurs.

Pour le cadre politique de STI et le DNR, la continuité des actions est une recommandation clé faite par le groupe d’experts du MSP, qui fait référence à la budgétisation annuelle, mais aussi à l’investissement dans les ressources humaines, à la mise en place de communauté et de réseaux, et à l’établissement d’un système de suivi fondé sur des preuves.

Lancée en janvier 2021, le mécanisme de soutien aux politiques est l’une des composantes du programme de recherche et d’innovation de l’OEACP, mis en œuvre par l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) et financé par l’Union européenne (UE) pour libérer le potentiel d’innovation dans les 79 pays membres de l’OEACP.