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Gambie : Améliorer son écosystème national de R&I avec le développement d’un Fonds national  pour l’innovation.

Des recommandations politiques clés sur la façon de mettre en place un Fonds national pour l’innovation efficace, afin d’accélérer la transition de la Gambie vers une économie basée sur l’innovation et la connaissance, ont été présentées lors de l’événement final du service du mécanisme de soutien aux politiques (MSP) de R&I de l’OEACP déployé en Gambie.

 

Organisé en mode hybride (à Banjul et en partie virtuelle) le 28 février 2022, l’événement clôturant le service du MSP en Gambie a été suivi par une cinquantaine d’acteurs nationaux et internationaux clés, représentant divers ministères, institutions et universités de Gambie, le Secrétariat de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP), et l’Union européenne.

Le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche, de la science et de la technologie (MoHERST) de la Gambie, par l’intermédiaire de sa direction de la science, de la technologie et de l’innovation, a demandé le soutien du secrétariat de l’OEACP pour l’élaboration d’un guide étape par étape sur la façon d’établir un Fonds national pour l’innovation (FNI), de mobiliser les ressources nécessaires et de le gérer efficacement.

Le groupe d’experts, chargé de la prestation de ce service MSP, a réalisé ce rapport de recommandations politiques (RRP) entre juillet 2021 et février 2022.

Un rapport d’état des lieux du pays (informations de base, pratiques existantes, analyse SWOT), élaboré par deux autres experts indépendants, a fourni des informations clés sur le système national de R&I et ses principaux défis, ouvrant la voie à l’élaboration du RRP.

Dans sa présentation, Mme Awamary Lowe-Khan, présidente du panel d’experts MSP, a exposé les principales recommandations politiques :

  1. Le FNI devrait être mis en œuvre et lancé officiellement en 2022.
  2. Le gouvernement gambien devrait déterminer une allocation annuelle flexible pour le financement du FNI, avec l’appui d’autres organisations nationales et internationales et du secteur privé. 
  3. Le MoHERST devrait prendre l’initiative de lancer un programme national ambitieux qui implique tous les incubateurs et accélérateurs, afin d’induire une force dynamique d’innovation en partenariat avec les parties prenantes du FNI, en faisant preuve de diligence raisonnable sur les secteurs prioritaires et potentiels, et les projets ayant un impact.
  4. En promouvant le FNI, le gouvernement devrait améliorer la circulation de l’information dans tous les secteurs, afin de stimuler les activités d’innovation fondées sur la demande et d’encourager davantage la collaboration entre les universités, les acteurs des secteurs public et privé, et la société civile.
  5. Le gouvernement devrait accroître la collaboration nationale et internationale pour stimuler le FNI.
  6. Il devrait également encourager l’apprentissage continu avec d’autres pays, tels que le Botswana, le Mozambique, le Rwanda et l’Afrique du Sud.

S’exprimant au nom du Secrétaire général adjoint du Secrétariat de l’OEACP, Dr. Norbert Richard Ibrahim, M. Gerard Denouden, de l’équipe UAT du programme de R&I de l’OEACP, a exprimé la conviction que “la création du Fonds national pour l’innovation contribuera à créer un environnement propice à la R&I et aidera le pays à devenir une terre d’innovation, renforçant ainsi le potentiel d’innovation des entreprises et facilitant le transfert de connaissances et les liens entre l’université et l’industrie“. 

Dans son intervention, M. Ridwane Abdul Rahman, directeur de programme à la Délégation de l’Union européenne en Gambie, a également souligné l’importance de “l‘appropriation et de la volonté de mettre à disposition des investissements pour la création du Fonds national pour l’innovation“, (…) un outil permettant de relever l’un des principaux défis auxquels le système d’innovation gambien est confronté : l’accès difficile au financement. Le Fonds national pour l’innovation encouragera les incitations financières telles que les allègements fiscaux, les financements à taux réduit et d’autres outils qui peuvent réellement stimuler l’activité d’innovation dans le pays (…) et contribuer à renforcer les partenariats public-privé afin de trouver des solutions innovantes et efficaces pour le développement national“.

Le MoHERST a déjà engagé des fonds pour la mise en place du FNI. S’exprimant au nom de l’honorable Badara A Joof, ministre du MoHERST, son secrétaire permanent, l’honorable Mod A.K Secka, a conclu l’événement final en soulignant l’urgence de rendre le FNI opérationnel : “La question de la création d’un Fonds national pour l’innovation est quelque chose qui aurait dû se produire hier. Si je dis cela, c’est parce que le paysage du financement dans ce pays est sérieusement limité, au point que l’accès au financement pour nos secteurs productifs est un grand défi. Cela est dû au fait que les taux d’intérêt sont exorbitants. Ils exigent la plupart du temps des garanties pour accéder à ces fonds (…). Le moment ne pouvait donc pas être mieux choisi. (…) Je pense que le voyage ne fait que commencer avec la préparation de ce document de recommandations politiques.

Le gouvernement gambien dispose désormais de deux documents clés, le rapport d’état des lieux du pays et le rapport de recommandations politiques (qui seront bientôt publiés) pour l’aider à mettre en place et à gérer le FNI.

Cet événement final du service MSP marque une étape importante pour le Secrétariat de l’OEACP dans ses efforts pour soutenir l’amélioration des systèmes de R&I des pays ACP. Lancée en janvier 2021, le mécanisme de soutien aux politiques est l’une des composantes clefs du programme de recherche et d’innovation de l’OEACP, mis en œuvre par l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) et financé par l’Union européenne (UE) pour libérer le potentiel d’innovation dans les 79 pays membres de l’OEACP.