L’équipe du projet de dissémination des innovations pour un développement durable en zone rurale (ProDIDeDZR) au Cameroun s’est déployée du 31 Janvier au 13 Février 2024 dans cinq (05) arrondissement, dont deux dans la région du Centre et deux dans la région de l’Ouest au Cameroun. ProDIDeDZR est un projet tiers de PRICNAC.

Cette mission visait à atteindre trois résultats :

• Les parties prenantes du projet sont consultées ;
• Les défis de durabilité du projet sont identifiés (une des recommandations de l’atelier des synergies tenu à Douala du 27 au 29 Septembre 2023);
• Les organisations pertinentes de femmes et de jeunes susceptibles de participer aux activités du projet sont identifiées.

Dans chacune des localités, les parties prenantes ont été consultées. Quinze (15) organisations à base communautaire (Associations, GIC etc), les administrations locales (Délégué d’arrondissement de l’agriculture, chef de poste agricole et maire) et de l’institut de recherche IRAD. Les focus groupes ont été organisés avec 07 associations de femmes, une association mixte. Les entretiens individuels se sont faits avec 18 leaders dont 08 hommes et 10 femmes. « Gambé Tikar est reconnue comme le plus grand bassin de production du maïs dans le centre avec une capacité de plus de 50000 t/an, 11 000 producteurs de maïs mais des rendements faibles (1,5t/ha) »[1].  

Les techniques sont rudimentaires et destructrices de l’environnement. Utilisation intensive des feux de brousse, utilisation abusive des produits phytosanitaires (Herbicides). La culture du maïs est une tradition dans la zone et est « parfois faite pour fuir la honte car chacun doit avoir son champ de maïs »[2]. La population n’utilise pas les engrais chimiques ni les semences améliorées. Aucune connaissance au sujet des innovations (biopesticides, biofertilisants). Les rafles et les tiges de maïs sont très abondantes dans ce bassin de production. Ces résidus en fin de campagne sont entassés et brulés et les tiges également par les feux de brousse. Ces éléments auxquels s’ajoute le fort engouement des femmes font de Ngambé-Tikar un lieu favorable pour le ProDIDeDZR. Les déchets agricoles abondants seront bien valorisés pour les expériences dans la myciculture et le biochar.

Les défis de durabilité sont énormes, et les activités devront être mises en œuvre de manière à les adresser efficacement. La myciculture nécessite un dispositif en matériel qu’il faudra mettre en place pour faciliter la poursuite de la valorisation des rafles de maïs au-delà de la durée du projet. L’association des acteurs étatiques (administration et mairies) permet un bon suivi et une intégration et capitalisation des enseignements et expériences reçus pendant les formations au fil des ans.  Au terme de la mission quatre pôles sont retenus pour la mise en œuvre du projet.

• Le pôle de Gambé-Tikar, avec deux associations cibles principales (association des femmes de Gah, association des femmes de Yindji,),
• Le pôle de Foumbot avec le GIC Agro FESOBA,
• Le pôle de Ntui avec les femmes de SOCONTUI
• Le Pôle de Yoko avec cinq associations (AFDD, essayons voir de Guervoum, FAD de Dong, Unissons-nous les mains à Mbembeing et les femmes Vouté de Yoko).

[1] Abanda Elie Délégué d’arrondissement de l’Agriculture à Gambé-Tikar

[2] Déclaration du maire de Gambé-Tikar